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 Contexte du Forum

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AuteurMessage
Odakotah Currie

On devient malheureux, mais on naît solitaire.

Odakotah Currie


Messages : 261
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MessageSujet: Contexte du Forum   Contexte du Forum EmptyLun 8 Nov - 14:27


Contexte du Forum Cill


On entend parfois parler de cet endroit, pris d'assaut par des gosses marginaux qui ne trouvaient pas leur place dans le monde. On l'appelle l'Eldorado des âmes en peine, ou le baisodrôme du siècle. On le décrit rempli de rires et de fleurs, ou bien le sol jonché de serringues et de canettes de bière. C'était il y a des décénnies et personne ne connait la vérité. Moi, je la connais. Cet endroit existait. Je le sais, parce que j'y étais. Je sais aussi que je n'aurais jamais dû le quitter.

Nous étions en plein dans les années 50, et vous savez quoi, ça n'était pas drôle pour tout le monde. Vraiment pas. Il y avait les filles esseulées, les prostituées, les types câmés chaque jour que Dieu faisait, et tous ces jeunes aux moeurs légères en quête de la grande aventure. Il y avait les homosexuels et les filles mères, tous virés de chez eux un coup d'pied dans le derrière, et les utopistes, et les voyageurs, et les anciens taulards, et tous les autres... Puis il y avait moi, et il y avait mes compères. J'avais un stylo et des feuilles, comme d'autres avaient des pellicules, de la gouache ou une guitare. C'était il y a des décennies, et je n'ai jamais retrouvé l'inspiration que j'avais là-bas. Peu importe ce qui pouvait bien couler dans mes veines ou mon gosier ces soirs là, mon esprit tout entier marchait à folle allure, mes doigts parsemaient les feuilles à présent jaunies comme plus jamais ils ne l'ont fait après.
J'avais 20 piges en arrivant là-bas. Je pensais tout connaître mais je ne savais rien ; par contre, j'y ai tout appris. J'ai appris ce que voulait dire le mot autarcie, qu'on a tenté d'atteindre mille fois sans jamais y parvenir, j'y ai aussi appris le mot amour en ouvrant simplement mes yeux, le mot amitié dès mon arrivée, le mot sexualité, aussi, je dois bien l'avouer... L'Eldorado, comme nous l'appellerons, m'a été comté par un gars de Cincinnatti, où j'avais grandi. C'était un endroit, disait-il, où chacun pouvait être celui qu'il voulait. Aucun jugement, aucun filet, aucune attache. Plus de responsabilités, plus d'obligations, plus de loi. A l'époque, j'ai juste pensé à mon père et à la liberté qu'il m'empêchait d'obtenir. Traditionnel : il voulait que je fasse du droit, je n'aspirais qu'à être écrivain. Je n'ai pas vraiment réfléchi, je suis monté dans la voiture, sans même savoir qu'on allait traverser X états avant d'atteindre la Terre Promise.

Le voyage était déjà une aventure à lui tout seul, j'avais presque envie qu'il ne s'arrête jamais. Le flou qui s'échappe du goudron à cause de la chaleur, le bruit du moteur fatigué, l'odeur de l'essence et du tabac dans l'habitacle... étaient devenus mon quotidien. Finalement, quand j'obtins l'odeur délicate de l'herbe fraichement coupée, du parfum féminin, du vieux bois et du rhum artisannal, j'oubliais ma nostalgie et choisissais un nouveau mode de vie. Ici. Dans cet endroit. Nous étions au milieu de nulle part, il n'y avait que champs, forêts, et un village fantôme où la vie reprenait grace à notre belle solidarité. (Il y avait bien quelques escales dans la petite ville la plus proche, certaines femmes se refusaient à abandonner, entre autres, leurs soutien-gorges, que nous ne savions fabriquer...). Nous montions une nouvelle société, qui que nous soyions. On ne m'a jamais demandé mon nom de famille, ma ville natale, ma date de naissance... Seuls nos accents trahissaient approximativement les coins du monde d'où nous venions.
La population de l'Eldorado était de 28 avant mon arrivée. Nous fimes monter la démographie à 32 en débarquant. Rapidement suivis par d'autres voitures, des vans ou des randonneurs - Joan Bennetton était arrivé à Cheval ! - nous étions une centaine à la fin de l'année, et le double quelques mois plus tard. Je connaissais chacun d'entre eux, avec plus ou moins de détails cependant. C'était une réelle communauté qui prenait racine sous nos pupilles dilatées.

J'ai souvent demandé : Qui était arrivé le premier ? Qui avait refait le toît de la barraque centrale ? Qui donc avait approvisionné le vieux saloon en bière ? Comment la glacière s'était-elle remplie de blocs de glace ? Je ne l'ai jamais su, je ne le saurai jamais. C'était comme si une présence divine nous permettait de vivre dans le calme, la joie de vivre et l'art. J'étais perdu dans un monde parallèle, dans un paradis terrestre où personne ne me dictait mon comportement ni ne critiquait mes fréquentations. Mes multiples fréquentations. Il n'y avait aucune hiérarchie, nous écoutions seulement les conseils et consignes de ceux qui étaient là avant nous... C'était une sorte d'anarchie pacifique et sereine dans laquelle nous évoluâmes quelques temps. C'était là les plus belles années de ma vie.

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Lire l'histoire ne suffit pas. La vivre, c'est mieux.
Remontons le temps. Prenez votre voiture, votre chien et votre baluchon, et suivez ces prophètes de la paix vers l'Eldorado.
Ce ne sera en rien des vacances de santé, mais l'esprit saura apprécier l'idée.

(c) Contexte entièrement rédigé par FoX.
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